Dans le cadre d’une grossesse, il y a beaucoup d’organes qui interviennent pour le maintien de bébé et le développement de la grossesse. C’est le cas avec la progestérone, le corps jaune, le placenta. Ce dernier point se présente comme le lieu où tous les échanges vitaux se font entre la maman et le fœtus, depuis la fécondation jusqu’à l’accouchement. Il se forme uniquement pendant la grossesse, et est expulsé 30 minutes environ après la sortie de l’enfant. Protecteur et nourricier, le placenta peut tout de même rencontrer quelques problèmes durant sa formation.
La formation du placenta humain : ce qu’il faut savoir
Pendant les premiers jours de grossesse, l’œuf se divise et atteint une centaine de cellules. On parle alors de blastocyte. Durant cette étape, il y aura une séparation entre le futur embryon et ses différentes annexes, à savoir le cordon, les membranes de la poche amniotique, ou encore le trophoblaste. Ce trophoblaste va justement se transformer en placenta. Il grossit au fil des mois, et atteint le poids de 500-600 grammes lorsqu’il arrive à terme.
En apparence, le placenta donne l’impression de ressembler à une sorte de disque épais de 15 à 20 cm de diamètre. Il est de couleur rouge, avec un côté charnu qui semble « à vif ». C’est d’ailleurs la face ancrée à l’utérus. Concernant l’autre face, elle est recouverte d’une pellicule translucide que l’on appelle membrane amniotique. C’est cette partie qui est attachée au cordon ombilical de l’enfant. D’ailleurs à l’accouchement, la sage-femme propose souvent à la mère de le voir.
Quel est exactement le rôle du placenta ?
Constitué d’une partie embryonnaire (le trophoblaste) et d’une partie maternelle (dite endomètre), le placenta devient réellement fonctionnel au bout de 3 mois, et termine sa formation au 5e mois. C’est comme une plateforme d’échange entre la mère et le fœtus, afin de veiller à la respiration et à la nutrition. En effet, le placenta remplit divers rôles. Le premier renvoie à sa capacité à permettre à bébé de puiser dans le sang maternel pour obtenir l’eau, les nutriments, et l’oxygène indispensables à son développement.
Le placenta agit également en tant que barrière protectrice. C’est à lui que revient la tâche de bloquer certains microbes et substances, d’éliminer en même temps les déchets organiques produits par bébé, sachant que ses reins et son foie ne sont pas encore en mesure de les éliminer. Le placenta intervient aussi pour la sécrétion et la fabrication d’hormones essentielles au bon développement de la grossesse. Il arrive tout de même que des parasites, des substances toxiques, des germes, des virus et des molécules médicamenteuses parviennent à franchir le placenta. Ce qui entraîne des lésions plus ou moins graves. Dès lors, son rôle filtre est mis en cause.
Grâce au placenta, il est également possible d’être informé sur d’éventuelles anomalies chromosomiques et/ou génétiques. Pour cela, il faudra réaliser un examen dit « biopsie de trophoblaste ». On le fait généralement durant les deux premiers mois de la grossesse. On prélève ensuite un fragment du placenta afin d’obtenir des résultats fiables. La plupart du temps, cet examen est proposé aux familles porteuses de maladies génétiques. Cela leur permettra d’être fixés avant la venue au monde de l’enfant. Par contre, il faudrait préciser que cet examen comporte un risque de fausse couche. Il est d’environ 1 à 2 %. Et dans le cadre d’une amniocentèse, le risque oscille entre 0,5 et 1 %.
Quelles sont les anomalies du placenta ?
Au cours de la grossesse, on peut noter différentes anomalies avec le placenta. Parfois, elles peuvent être liées à son positionnement. C’est ce qui arrive lorsqu’il est mal inséré dans l’utérus, sachant qu’en temps normal, il devrait se trouver dans la partie supérieure de cette partie. On parlera de mauvais positionnement lorsqu’il est placé ailleurs. Il peut alors y avoir de nombreuses conséquences suite à cela. On peut mentionner les saignements, la rupture de la poche des eaux, etc.
Il arrive également que le placenta se retrouve dans le bas de l’utérus, au point de recouvrir totalement le col. Dans ce cas, on parle de placenta prævia, et l’accouchement se fera par césarienne. L’autre anomalie que l’on peut noter avec le placenta concerne la pré-éclampsie. Cette maladie survient lorsqu’il y a un dysfonctionnement du placenta. Le « disque » libère alors une quantité importante de cellules fœtales et de débris placentaires dans le sang de la mère. Cette dernière se retrouve automatiquement avec une augmentation de la tension artérielle, ainsi qu’une grande quantité de protéines dans les urines.
Le décollement du placenta est également une situation fréquente dans la grossesse. Elle survient en cas de perte d’adhésion prématurée d’une zone du placenta vers la paroi utérine. Les conséquences peuvent être plus ou moins sérieuses en fonction de la taille de cette zone. La plupart du temps, le décollement se manifeste sous forme de saignements vaginaux. Dès lors, il ne faut pas hésiter à se rendre à l’hôpital.
L’examen du placenta après la naissance de l’enfant
Après la naissance, les médecins procèdent à l’examen du placenta. C’est une étape indispensable. Pour mieux comprendre certains épisodes pathologiques de la grossesse, ou même de l’accouchement et pour vérifier que celui-ci soit entier.C’est aussi un moyen simple pour comprendre la cause d’une complication, d’une hémorragie, ou encore d’évaluer le retentissement fœtal d’une pathologie maternelle. Les anomalies de la structure du placenta permettent de rechercher des malformations néonatales.
Qu’en est-il de ceux qui mangent leur placenta ?
Certaines femmes, notamment en Amérique du Nord ont tendance à manger leur placenta après la grossesse. Il semblerait que ce soit un moyen efficace pour lutter contre la dépression post-partum. Cela permet en même temps de diminuer les douleurs qui résultent des suites de couches, de stimuler la lactation, et d’apporter à la mère tous les minéraux et le fer du placenta lors de son absorption. Pour y parvenir, il y en a qui prennent le temps de le cuisiner, tandis que d’autres optent pour son conditionnement en gélules. Ces femmes perçoivent cette démarche comme étant une véritable panacée, afin de lutter contre les petits et les grands maux post-nataux.
Cependant, la communauté scientifique est convaincue de l’inefficacité de cette méthode, la jugeant parfois même comme étant dangereuse. Il en est aussi de même pour les autorités sanitaires américaines. Pour elles, le fait de manger son placenta ne sert qu’à ingérer des métaux lourds, que l’organisme avait pourtant pris soin de bien filtrer durant la grossesse. On fait référence aux plombs, mercures, et autres. De plus, cette technique n’est pas sans conséquence pour l’enfant. Il a été démontré récemment que le bébé pouvait se retrouver avec une intoxication bactérienne via l’allaitement.
En France, la placentophagie (la méthode qui consiste à manger son placenta après l’accouchement) est formellement interdite. La loi a d’ailleurs pris soin de préciser les raisons. Dans l’article 16-1 du Code civil, on peut lire de façon explicite que « le corps humain, ses éléments et ses produits ne peuvent faire l’objet d’un droit patrimonial ». Et lorsqu’on se réfère aux articles R 1335-1 et suivants du décret du 22 octobre 2010, il est stipulé que les établissements hospitaliers sont dans l’obligation de collecter et d’incinérer l’ensemble des déchets d’activités de soin. Dans le cas contraire, ils pourraient encourir des sanctions pénales.
Références